Question :
Devons-nous les empêcher, ou bien doit-on plutôt délaisser ce qui ne nous regarde pas malgré son importance ?
Informez-nous, qu’Allah vous accorde la récompense.
Réponse :
Parmi les plus importants devoirs [du musulman] se trouve la recommandation du bien et l’interdiction du mal, comme l’a dit Allah, exalté soit-Il (traduction rapprochée) :
« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable. » (1)
Allah, exalté soit-Il, a donc clarifié dans ce verset que, parmi les caractéristiques obligatoires des croyants et des croyantes, on compte la recommandation du bien et l’interdiction du mal. Allah, élevé soit-Il, dit (traduction rapprochée) :
« Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes : vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. » (2)
Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit aussi :
« Si l’un de vous voit un mal, qu’il le change avec sa main. S’il ne le peut pas, qu’il le change avec sa langue. S’il ne le peut pas, qu’il le fasse avec son cœur… et ceci est le plus bas degré de la foi. » (3)
Les versets et les hadiths concernant l’obligation d’ordonner le bien et d’interdire le mal, et ceux concernant le blâme de celui qui délaisse cette obligation sont nombreux. Votre devoir, qui est celui de tout croyant et croyante, est donc d’ordonner le bien et d’interdire le mal, même si cela engendre la colère des personnes concernées, ou qu’elles vous insultent. Il faut s’armer de patience, en prenant exemple sur les messagers, sur eux la bénédiction et la paix, et sur ceux qui les ont suivis de la meilleure manière.
Comme l’a dit Allah – honoré et élevé soit-Il – s’adressant à Son Prophète, prière et salut d’Allah sur lui (traduction rapprochée) :
« Endure (Muhammad) donc, comme ont enduré les messager doués de fermeté. » (4)
Et Allah, élevé soit-Il, dit aussi (traduction rapprochée) :
« Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants. » (5)
Il dit encore, en citant Luqmân le sage parlant à son fils (traduction rapprochée) :
« Ô mon enfant, accomplis la prière, commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise ! » (6)
Il n’y aucun doute que la droiture et la rectitude de la société s’obtient d’abord grâce à Allah, exalté soit-Il, puis grâce à la recommandation du bien et l’interdiction du mal. Et sa corruption, son déchirement, et le risque de tomber sous le coup du châtiment général a pour cause principale le délaissement de la recommandation du bien et de l’interdiction du mal, comme cela a été authentiquement rapporté du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :
« Si les gens voient un mal sans le changer, il s’en faut de peu qu’Allah les punisse tous de Son châtiment ». (7)
Allah, exalté soit-Il, a mis en garde Ses serviteurs contre le fait de suivre le même chemin que les mécréants parmi les enfants d’Israël (les juifs) lorsqu’Il dit (traduction rapprochée) :
« Ceux des Enfants d’Israël qui n’avaient pas cru ont été maudits par la bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. Ils ne s’interdisaient pas les uns aux autres ce qu’ils faisaient de blâmable. Comme est mauvais, certes, ce qu’ils faisaient ! » (8)
(1) Le Repentir, v. 71.
(2) La Famille d’Imrân, v. 110.
(3) Rapporté par Muslim dans son Sahîh, chapitre de la foi, n°49.
(4) Al- Ahqâf, v. 35.
(5) Le Butin, v. 46.
(6) Luqmân, v. 17.
(7) Rapporté par Abû Dâwûd, chapitre des épopées, n°4338 ; At-Tirmidhî, chapitre de l’explication du Coran, n°3057 et Ibn Mâjah, chapitre des troubles, n°4005, avec une version légèrement différente.
(8) La Table Servie, v. 78, 79.
Fatâwa-l-Mar’a, pages 100 et 101.
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