La langue peut détruire une personne et la précipiter en enfer.
Allâh dit au sujet du paradis qui demanderont au sujet des gens de l’enfer (traduction rapprochée) :
“Qu’est-ce qui vous a acheminé à Saqar ?” Ils diront : “Nous n’étions pas de ceux qui faisaient la prière, et nous ne nourrissions pas le pauvre, et nous nous associions à ceux qui tenaient des conversations futiles, et nous traitions de mensonge le jour de la Rétribution, jusqu’à ce que nous vînt la vérité évidente (la mort)” (Sourate Al-Mudathir, V.42-47)
Al-Hâfidh Ibn Kathîr a dit au sujet de la phrase (traduction rapprochée) : “et nous nous associons à ceux qui tenaient des conversations futiles” :
C’est à dire que nous parlions de sujet dont nous n’avions aucune connaissance Qatâdah a dit que ce verset signifiait : “A chaque fois qu’une personne s’égarait en parole futile, nous nous égarions avec elle.”
On trouve dans le sahih d’Al-Bukhary d’après Abu Hurayra que le prophète صلى الله عليه وسلم a dit :
“il arrive qu’une personne prononce une parole insignifiante à ses yeux, mais qui plaît tellement à Allâh, qu’Il l’élèvera dans les degrés du paradis pour cela. Et il arrive qu’une personne prononce une parole insignifiante à ses yeux, mais qui courrouce tellement Allâh qu’Il le précipitera en enfer pour cela” Rapporté par muslim par des termes sensiblement équivalents (4/2290)
Voici quelques uns des péchés que la langue peut commettre
Prononcer des paroles de mécréance ou de polythéistes
Comme le fait d’invoquer tout autre qu’Allâh concernant des problèmes que Seul Allâh peut résoudre, jurer par autre qu’Allâh, faire un serment pieux pou autre qu’Allâh.
Toutes ces oeuvres sont des actes de polythéisme dont la langue doit être préservée.
Proférer des propos polythéistes est le pire des péchés de la langue.
La langue peut même aller jusqu’à prononcer des paroles de mécréance comme le fait d’insulter Allâh et Son messager.
C’est là un acte de mécréance.
Allâh dit son noble livre (traduction rapprochée) : Et si tu les interrogeais, ils diraient très certainement : “Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer.” Dis : “Est-ce d’Allâh, de Ses versets (le Coran) et de Son messager que vous vous moquiez? Ne vous excusez pas : vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru.” (Sourate At-Tawba, V.65-66) Avoir des propos relevant de l’innovation religieuse Comme le fait de mentionner Allâh en groupe [à voix haute et en coeur], ou le fait d’inviter les gens à innover dans la religion, comme les inciter à célébrer l’anniversaire du Prophète صلى الله عليه وسلم ou à jeûner (tout) le mois de Rajab.
Or l’innovation religieuse est interdite et c’est un égarement.
Aucune innovation religieuse n’est bonne, car le prophète صلى الله عليه وسلم a dit : «Prenez garde aux choses nouvellement inventées, car chaque chose nouvellement inventée est une innovation, et toute innovation est un égarement.»Rapporté par Muslim d’après Jabir Ibn AbdAllâh L’adjectif indéfini «toute» marque l’idée d’intégralité (et englobe donc toutes les innovations). Aisha rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم qu’il a dit : «Quiconque innove dans notre religion-ci une chose qui n’en fait pas parti » verra son innovation rejetée.Rapporté par Bukhary & Muslim La médisance La définition de la médisance se trouve dans le hadith rapporté par Muslim (2589, 4/2001) […] d’après Abû Hureyrah, le prophète صلى الله عليه وسلم a dit : «Savez vous ce qu’est la médisance ?»Les Compagnons dirent Allâh et Son prophète en savent plus que nous [1]» Il dit : «C’est le fait de parler de ton frère d’une façon d’une façon qui ne lui plairait pas.» Certains demandèrent : «Qu’en penses-tu, si ce que je dis de mon frère est vrai ?»Le prophète صلى الله عليه وسلم répondit : «Si ce que tu dis sur lui est vrai tu seras rendu coupable de médisance. Mais si ce que tu dis de lui est faux, tu l’auras calomnié (bahattahu).» Concernant le passage «tu l’auras alors calomnié», an-Nawawî a dit dans Sharh Muslim (16/142) : «[…] Ce verbe est de la même famille que le mot «buhtân» ce qui signifie «le faux». Médire peu ou médire beaucoup est tout aussi interdit.On trouve dans les Sunans d’Abû Dawûd que Aisha dit un jour : “Ô Messager d’Allâh ! La petite taille de Safiyah n’est pas la moindre de ses défauts…” Le prophète صلى الله عليه وسلم répondit “tu viens de prononcer une parole qui, si on la mélangeait à l’eau de la mer, l’aurait polluée…”Hadith authentique Al-Bukhary & Muslim rapporte d’après Abû Bakrah que le prophète صلى الله عليه وسلم a dit : Vos vies, vos biens, votre honneur sont tout aussi sacrés que ce jours-ci, en ce lieu-ci, en ce mois-ci At-Thirmidhy rapporte dans ses Sunans d’après Ibn Umar : Le prophète صلى الله عليه وسلم gravit les marches du minbar et [nous] interpella d’une voix retentissante :
“Ce message est adressé à tous ceux qui ont prononcé l’attestation de foi par la langue, mais sans que la foi atteigne encore leur coeur : ne causez pas de tort aux musulmans, ne vous moquez pas d’eux, et n’épiez pas leurs erreurs.Quiconque épie les erreurs de son frère, verra Allâh épier ses erreurs en retour. Or quand Allâh épie les erreurs de quelqu’un, Il dévoile alors ses péchés aux yeux des gens, même si celui-ci les a commis chez lui.”As-Sahîh Al-Musnad Abû Dâwûd raporte dans ses sunans d’après Anas Ibn Malik que le prophète صلى الله عليه وسلم a dit : Lors de mon ascension nocturne, je vis des gens aux ongles de cuivre avec lesquels ils déchiraient le visage et la poitrine.Je demandai : “Qui sont ces gens, ô Jibril ?” Il me répondit : “Ce sont eux qui mangent la chair des gens et portent atteinte à leur honneur”Hadith authentique Al-Hâfidh Ibn Kathir a dit dans son exégèse (4/215) :
“Les savants sont unanimes concernant le caractère illicite de la médisance, aucune exception n’existe à ce sujet, sauf dans le cas où l’intérêt (de la médisance) l’emporte (sur les dommages qu’elle pourrait engendrer), comme c’est le cas dans la science de la critique (des rapporteurs de hadith), ou lorsque l’on veut prodiguer un conseil.Ces exceptions sont illustrées par le hadith où un hypocrite sollicita une assise avec le prophète صلى الله عليه وسلم. Le prophète صلى الله عليه وسلم répondit : “Faites le entrer… quel mauvais confrère !”.Ou bien lorsque le prophète صلى الله عليه وسلم dit Fâtimah bint Qays (qui venait de s’informer auprès de lui de) Mu’awiyah et Abu al-Jahm qui l’avaient demandée en mariage : “Mu’awiyah est tellement pauvre qui’l n’a pas un sou. Quant à Abû Al-Jahm, il se rend trop souvent coupable de violences conjugales.”
Il en est de même pour toutes les situations exceptionnelles de ce genre. Mais la règle de base est que la médisance est absoluement interdite.” Les situations qui ne sont pas de la médisance ont été versifiées dans le poème suivant : الذم ليس بغيبة في ستة
متظلم ومعرف ومحذر
ولمظهر فسقا ومستفت ومن
طلب الإعانة في إزالة منكر
Dénigrer n’est pas médire dans six cas typiques :
Se plaindre d’un injustice pour la faire cesser,
Dénigrer une personne par son défaut physique,
Prévenir contre qui représente un danger,
Citer les péchés de qui les fait en public,
Citer les défauts pour qu’un moufti puisse juger,
Demander de l’aide pour qu’un méfait s’éradique.
Ces deux vers ont été cités dans Subul As-Salâm (1583) dans lequel on trouvera les arguments appuyant ces six circonstances pour qui voudrait approfondir la question. [1] : L’expression «et de son prophète» ne doit pas être ajoutée après la mort du Prophète صلى الله عليه وسلم et ce de manière absolue, c’est-à-dire que ce soit concernant les affaires religieuses ou mondaines. En effet, le Prophète صلى الله عليه وسلم jouit d’une vie intermédiaire (Barzakhiyyah) dans sa tombe, vie dont seul Allâh connaît la nature. Dans les deuc recueils authentiques, on trouve qu’il sera dit au prophète صلى الله عليه وسلم concernant ceux qui ont délaissé sa voie : «Tu ne sais pas quelles innovations ils ont accompli après toi» (C’est donc une preuve que le prophète صلى الله عليه وسلم dans sa tombe ne sait pas ce qui se passe dans ce bas monde) et c’est cet avis qu’adoptait mon père qu’Allâh lui fasse miséricorde. Extrait de Conseils pour la femme musulmane, p. 42
Cheikha Umm ‘Abdillah Al-Wadi’iya – الشيخة أم عبد الله الوادعية