Un nombre considérable d’imams, qu’Allah nous guide et les guide, sont en totale contradiction avec la sounnah lorsqu’il s’agit de traiter du sujet du conseil aux gouverneurs.
L’un d’eux les dénigre ouvertement sur le minbar le jour de la prière du vendredi, l’autre joue avec la corde sensible des pulsions (hamas) de nos frères et soeurs pour ancrer dans leurs coeurs la haine de nos gouverneurs, qu’ils sachent que ceci est contraire à la sounnah de notre prophète, ‘alayhi salat wa salam, ainsi que celle de ses compagnons, radhi Allahou ‘anhoum, qu’ils craignent Allah dans leurs paroles.
Voici, une question qui a été posée à Cheikh Ibn Baz, raHimahoullah, à ce sujet et lisons ce que fut sa réponse :
Question :
Est-ce que dénigrer les gouverneurs du haut des chaires (manâbir) fait partie de la voie laissée par les pieux prédécesseurs (As-salaf) ? Et comment ces derniers conseillaient les gouverneurs ?
Réponse :
Evoquer au grand jour les défauts des gouverneurs du haut des chaires ne fait pas partie de la voie de nos pieux prédécesseurs en ce sens que ce comportement mène à l’anarchie, à la désobéissance aux gouverneurs dans ce qui est convenable et à une situation qui n’est d’aucune utilité.
S’isoler avec les gouverneurs dans le but de les conseiller en tête-à-tête, les conseiller par l’écriture et se servir des savants pour qu’ils entrent en contact avec eux dans le but de les guider vers le bien, telle était la voie qu’empruntaient nos pieux prédécesseurs.
Désapprouver un acte blâmable se fait sans en évoquer son auteur car il suffit de désapprouver et de mettre en garde contre l’acte blâmable sans pour autant dénoncer la personne responsable de cet acte, fut-ce un gouverneur ou non.
Certaines personnes à l’époque de ‘Uthmân, qu’Allah soit satisfait de lui, au moment de la période de désordre (al fitnah), dirent à Usâma bni zayd, qu’Allah l’agrée :
” Ne désapprouves-tu pas ‘Uthmân ?!” Il répondit : ” vais-je me comporter de cette façon auprès des gens ?! Je lui ferai part de ma désapprobation en tête-à-tête car je ne veux pas être responsable de l’ouverture d’une porte qui mène au mal auprès d’eux “
(Muslim : 2989).
Lorsque cette porte fut ouverte à l’époque de ‘Uthmân et que les gens commencèrent à le désapprouver en public, il s’est alors passé l’inévitable, à savoir la “fitnah”, la tuerie et le désordre, dont nous en subissons toujours les conséquences aujourd’hui. Une “fitnah” d’une telle intensité qu’elle mit en opposition ‘Ali et Mu’âwiyah .
C’est à cause de celle-ci que ‘Uthmân et ‘Ali, qu’Allah les agrée, furent tués, ainsi qu’un nombre important de compagnons, qu’Allah les agrée, et d’autres, tout cela en raison de la désapprobation au grand jour et l’évocation des défauts en public jusqu’à ce que les gens détestèrent leurs gouverneurs au point de les tuer et nous demandons à Allah le bien-être.
“Al fatâwa al muhima fi tabsîr al umah”, Chapître : Takfîr Al Hukâm, page 17.
Auteur : Sheikh Ibn Baz
Traducteur : Abou Abdillah.
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Cheikh ‘Abdel-‘Azîz Ibn ‘Abdi-llâh Ibn Bâz – الشيخ عبدالعزيز بن عبدالله بن باز