Et parmi les choses que Sheikh invoqua en notre faveur : Il demanda à Allah de faire de nous des gens qui,
→ lorsqu’on leur accorde quelque chose s’en montrent reconnaissants,
→ qui lorsqu’ils sont éprouvés font preuve de patience,
→ et qui lorsqu’ils commettent des péchés implorent le pardon d’Allah,
car ces trois choses sont les clés du bonheur.
♦ “Qui lorsqu’on lui accorde quelque chose s’en montre reconnaissant”
Car le don qui provient d’Allah est un bienfait et Allah aime ceux qui parmi ses serviteurs sont reconnaissants. La reconnaissance s’exprime à la fois par la parole et les actes.
La parole d’Allah عز وجل :
“Que tu sois reconnaissant envers moi ainsi qu’envers tes parents.” [sourate Loqman, v.14]
Ici cela implique la reconnaissance par les paroles et les actes.
Et dans sa parole سبحانه وتعالى :
“Ô famille de Daoud, oeuvrez par gratitude” [sourate Saba, v.13]
La gratitude ici s’exprime par les actes.
Et dans sa parole عز وجل :
“Soyez donc reconnaissants et ne nous montrez pas ingrats envers moi.” [sourate Al Baqara, v.152]
Ici, cela implique les paroles et les actes.
Et pour cette raison la reconnaissance se dissocie de la louange, la gratitude s’exprime consécutivement à un bienfait. Quant à la louange, elle peut être exprimée en contrepartie d’un bienfait ou non, elle peut tout à fait être une éloge adressée d’emblée non consécutive à quoique ce soit.
La reconnaissance s’exprime à travers les paroles et les actes tandis que la louange est exprimée par la parole seulement, ce sont des distinctions connues chez les gens de science.
♦ “et qui lorsqu’on lui accorde un bienfait s’en montre reconnaissant”.
Ceci mérite qu’on médite dessus.
Cela consiste pour le serviteur lorsqu’on lui octroie un don d’exprimer sa gratitude envers Allah pour celui-ci et comme nous l’avons clarifié précédemment, cette gratitude s’exprime à la fois par les paroles et les actes.
Par la parole : Cela consiste à affilier ce don à celui qui l’a octroyé, de l’éloger pour cela et de ne pas se tourner vers quelqu’un d’autre le concernant :
“et tout bienfait qui vous touche provient d’Allah” [sourate An Nahl, v.53]
“Ils reconnaissent le bienfait d’Allah puis le renient” [sourate an Nahl, v.83]
Du point de vue des actes, alors la gratitude s’exprime en utilisant ces bienfaits dans ce qu’aime et agrée celui qui les a octroyé et accordé. Ceci est l’une des adorations les plus aimées d’Allah, que le serviteur se montre reconnaissant envers lui.
En raison de cela Il dit :
“et peu parmi mes serviteurs se montrent reconnaissants” [sourate Saba, v.13]
Et également :
“[Ô vous], les descendants de ceux que Nous avons transportés dans l’arche avec Noé. Celui-ci était vraiment un serviteur fort reconnaissant” [sourate Al Isra, v.3]
C’est à dire : Ô vous descendants de ceux que nous transportâmes dans l’Arche avec Nouh, celui ci se montrait fort reconnaissant, il remerciait énormément Allah. Les savants du tafsir (Ibn Jarir At Tabari et Al Qurtubi notamment) ont dit :
Quand Nouh consommait une nourriture il en remerciait Allah, lorsqu’il buvait une boisson il remerciait Allah, lorsqu’il se vétissait il remerciait Allah pour cela. C’est-à-dire qu’il reconnaissait n’avoir aucune capacité ni force de lui même concernant ces bienfaits qu’il recevait et reconnaissait que tout ceci provenait d’Allah. Et la gratitude est en lien avec le tawhid.
C’est comme si l’imam رحمه الله (ndt : Muhammed ibn Abdilwahab, le Sheikh Saleh Al Sheikh ici explique l’épître : les 4 règles), lorsqu’il mentionna la reconnaissance en contrepartie de l’octroie d’un don, la patience face à l’épreuve et l’imploration du pardon consécutive à un péché, c’est comme s’il avait observé la situation du serviteur monothéiste et s’adressa à lui, en lui indiquant ce qu’il lui incombait de pratiquer constamment.
Et certes le pur monothéiste, Allah l’a gratifié d’un bienfait à nul autre pareil. Quel est ce bienfait ? D’être sur l’islam authentique, le monothéisme pur, celui pour lequel Allah fit la promesse à ses partisans de connaître le bonheur ici bas et dans l’au delà.
Et le mouwahid (monothéiste) doit nécessairement être éprouvé. Alors le Sheikh a invoqué en sa faveur afin que lorsqu’il est touché par une épreuve, il fasse preuve de patience. L’épreuve peut s’illustrer par des paroles auxquelles il doit faire face, ou bien qu’il soit touché physiquement, ou dans les bien qu’il possède et tout ce qui s’en suit.
Il a dit ensuite رحمه الله :
♦ “et qui lorsqu’il commet un péché implore le pardon”.
Ceci parce que le mouwahid se détournera inévitablement quelques fois du droit chemin, il tombera inévitablement dans le péché, mineur ou bien majeur. Parmi les noms d’Allah il y a “Le Grand Pardonneur”, et il faut nécessairement que ce qu’implique ce nom ait un effet sur sa création. De ce fait, Allah aime tout particulièrement chez son serviteur monothéiste et sincère qu’il soit constamment en train d’implorer son pardon, et il incombe au mouwahid d’agir de la sorte.
Car lorsque le serviteur délaisse l’imploration du pardon alors il se montre orgueilleux, et l’orgueil rend vain un grand nombre d’œuvres.
C’est pour cette raison qu’il dit à ce passage de l’épître :
♦ “et qui lorsqu’il commet un péché, implore le pardon, et certes ces trois choses là sont les clés du bonheur”
En conséquence, ces caractéristiques accompagnent continuellement chaque monothéiste :
⇒ la gratitude envers le bienfait octroyé, la patience face à l’épreuve et l’imploration du pardon consécutive à un péché ou une désobéissance.
Sheikh Saleh Al Sheikh / Sharh al qawa’id al arba’ du Sheikh Muhammed ibn ‘Abdilwahab / p.9 à 11.
traduit par SalafIslam.fr