Question :
Quelle est la meilleure chose (à faire) lorsque surviennent les troubles (fitan) : se tenir à l’écart et ne pas s’y engager jusqu’à ce qu’ils se dissipent ou bien y rechercher la vérité et l’exactitude ?
Réponse :
Ces choses-là sont relatives et diffèrent d’un individu à l’autre et d’une situation à l’autre.
Certains troubles, quand bien même tu connaîtrais la vérité, le fait que tu y fasses irruption et que tu t’y exposes ravive le feu.
Présentement, la fitnah qui a lieu entre Cheikh Rabî’ – qu’Allâh le préserve et lui accorde une longue vie dans la santé, la sauvegarde et la préservation – et Cheikh Muhammad ibn Hâdî.
Cette fitnah, j’estime que s’y introduire, même pour quelqu’un qui sait de quel côté est la vérité, fait partie de ce qui l’exalte et l’avive.
Ceci n’est point convenable.
Laissez les mashaykh kibâr (les grands savants) arranger les choses afin que les axes de convergence se mettent en place.
Quant à ce que celui-ci soutienne par-ci, et l’autre par-là, et celui-là par-ci et cet autre par-là, comment donc les choses peuvent-elles s’apaiser ?
Ceux-ci rétorquent à ceux-là et ceux-là à ceux-ci…
Comment les choses peuvent donc s’atténuer ?
Toi, si tu veux éteindre un feu et tu sais pertinemment comment t’y prendre pour l’éteindre, vas-tu l’alimenter avec des bûches ou bien retirer ces dernières et en éloigner tout ce qui est susceptible de l’attiser ?
Aujourd’hui, les jeunes qui s’immiscent dans cette affaire, même s’ils ont connaissance de la vérité, sont à l’image de ces bûches qui attisent le feu.
Toutefois, personne ne veut entendre…
Certains auraient rapporté de Cheikh Rabî’, j’ignore s’ils disent vrai ou faux, certains affirment : «Soit tu discernes le vrai et le faux et tu te ranges alors de notre côté, soit tu comptes parmi les partisans du faux.»
Qu’est-ce donc que cela ?!
Qu’est-ce que cela ?!
Sachant que l’on m’a rapporté que lorsque Cheikh Sâlih Al-Fawzân – qu’Allâh le préserve – a rendu visite à Cheikh Rabî’ et que ce dernier lui a mentionné le problème de Cheikh Muhammad ibn Hâdî, il ne s’en est pas mêlé et a déclaré : «Ceci est un problème entre vous, résolvez-le».
Observe donc la parole des savants !
«Entre toi et lui, à vous de le résoudre».
Il n’a pas consenti à s’immiscer.
Vas-tu dire de Cheikh Fawzân : «Avec nous ou contre nous» ?!
Soit il dit la vérité soit le faux ?
Mais pour certaines mentalités, il en est ainsi, elles ne tolèrent que cette façon de faire…
Ô assemblée, ô assemblée, quel que soit le problème survenant entre des étudiants en science que l’on considère suivre les salaf (prédécesseurs) et être sur leur méthodologie (manhaj), l’intrusion des petits et des étudiants en science même s’il disait «Moi je connais la vérité, je veux prendre part car je discerne la vérité»…
Ceci est une erreur.
Laisse-les mon frère.
Tu as une chose à dire in petto, fais-la parvenir à l’une ou l’autre des parties, à Cheikh Rabî’ ou Cheikh Muhammad ibn Hâdî.
Il y a quelque temps, quelques mois auparavant, un frère est venu à moi et m’a dit : «Je connais untel et j’ai vu de lui des choses mauvaises, que me conseilles-tu ?».
Je lui ai dit : «Je te conseille de te taire».
Je lui ai dit : «Je te conseille de te taire».
Nous avons un proverbe qui dit :
«Lorsque la vache s’écroule, les couteaux la menaçant sont nombreux»
(ndt : Le sens de cet adage est que lorsqu’une personne respectable trébuche et se retrouve en situation de faiblesse, les assaillants en profitent pour la malmener et l’achever. La vache est, pour certaines populations, rurales surtout, un animal aux nombreux intérêts, source de subsistance notamment, et donc respectable à ce titre.)
Ne multiplie pas les couteaux autour d’elle.
Relève-la et fais en sorte qu’il y ait là un motif d’acceptation de la vérité.
Que lui accepte la vérité.
Quant à ce que si toi tu vois une certaine chose et qu’aussitôt tu attises, et moi pareil, je dis de lui ceci, j’ai vu de lui cela, de même un deuxième et un troisième…
Quelle tournure prendront alors les choses ?
Elles vont exploser et prendre de l’ampleur.
On ne les amenuise pas de la sorte.
Par ailleurs, tu parles de personnes dont nous connaissons l’effort, le mérite et la prédication, que ce soit Cheikh Rabî’ ou Cheikh Muhammad ibn Hâdî.
Nous ne savons rien de mal à leur sujet et nous n’en pensons que du bien.
Par Allâh, il me parvient des choses sur untel et untel parmi les savants, je les réprouve mais je dis : je ne peux que les interpréter dans un bon sens.
Je ne les interprète pas mal.
Je ne peux qu’avoir une bonne opinion.
Aie une bonne opinion !
Aie une bonne opinion !
Et Allâh t’a épargné du fait de t’en mêler et t’en a écarté.
Mais tu persistes à t’immiscer ?
Mon frère, éloigne toi.
Ecoute le conseil : Écarte-toi !
C’est un feu !
Éloigne-toi !
Éloigne-toi !
Et in shâ’a LLâh les points de vue finiront par converger.
Mais tant que tu t’ingéreras et que tu répliqueras à ceux-là et que ces derniers te répondront…
Les choses ne s’apaiseront pas sauf si Allâh le veut.
Ainsi, mon conseil à votre intention : occupez-vous avec la science, affairez-vous à la quête de la science, affairez-vous à la sunnah, affairez-vous aux adorations surérogatoires, occupez-vous à être au service de votre famille, ton épouse, tes enfants, ceux dont tu as la charge, ta mère, sois au service de ton père.
Accomplis le bien et occupe-toi avec.
Le bien dont nous savons qu’il est pur.
Quant à ce que tu t’immisces dans l’affaire, celui-ci parle et celui-là parle, et celui-ci rapporte et celui-là rapporte…
«Nous avons visité Cheikh Rabî’ qui a dit telle chose».
«Nous avons visité Cheikh Muhammad ibn Hâdî et il a dit ceci et cela».
«Nous avons interrogé untel il a dit ceci et cela».
Veux-tu éteindre la fitnah ou l’exalter ?
C’est ce qui s’est passé.
Soyez donc vigilants, qu’Allâh vous récompense en bien et soit bienfaisant envers vous.
Traduit par Oum Suhayl
✅ Publié par 3ilmchar3i.net
Cheikh Mohammad Ibn ‘Omar Ibn Sâlim Bâzmoul – الشيخ محمد بن عمر بن سالم بازمول