Au degré initial, il doit repousser cet amour fou de toutes ses forces si le fait de parvenir à l’être aimé est impossible pour une raison mondaine et légale.
S’il n’y parvient pas, ou si son cœur veut absolument voyager vers son bien-aimé – et c’est là le degré médian et final – il doit le cacher, ne pas le montrer, et ne pas chanter la beauté de l’être qu’il aime devant les gens, associant ainsi le polythéisme et l’injustice.
Cette injustice compte parmi les plus grandes formes qui soient, et elle est peut-être plus néfaste à l’être aimé et sa famille que l’injustice causé à ses biens, car en dévoilant son amour pour lui, on expose l’être aimé à la critique des gens qui considéreront cela comme une vérité ou un mensonge.
À ce sujet, la plupart des gens croient [à la réalité d’une idylle] à la moindre ambiguïté, et si on dit : « Untel a fait ceci à untel ou une telle. » une personne démente, et neuf cent quatre-vingt-dix-neuf le croient !
Les récits des fous d’amour qui se dévoilent aux gens à ce sujet sont crus avec certitude, et si une victime les informe faussement concernant autrui, les gens la croient d’une résolution qui n’accepte aucune contradiction ; et si tous deux sont réunis en un même lieu, ils croient avec résolution que c’est là une promesse qu’ils se sont faites.
Leur résolution à ce sujet sur ce qui n’est que supposition, imagination, ambiguïté, et récit mensonger, est semblable à leur résolution face à un évènement tangible.
C’est ainsi que les gens ont faussement accusé la plus pure des femmes, la bien-aimée du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, l’innocentée d’au-delà des sept cieux, en raison d’un évènement ambiguë qui fut que Safwân Ibn Al-Mucattil la ramena seul, après les troupes.
Ont provoqué leur perte [par cet évènement, ceux qu’Allah a voulu], et si Allah سبحانه و تعالى ne s’était pas chargé de l’innocenter, de la défendre et de démentir celui qui la calomniait, il en aurait été autrement.
En somme, le fait de dévoiler l’amour qu’on éprouve pour celui avec lequel tout lien est interdit est une injustice, un tort, et une transgression envers lui et sa famille, car on l’expose à ce que nombre de gens croient en leurs suppositions à son sujet.
Et si on cherche l’aide d’un tiers qui aille le lui rapporter, par désir ou par crainte, l’injustice se propage, et cet intermédiaire devient un homme sans honneur et injuste.
Si le Prophète صلى الله عليه وسلم a maudit l’intermédiaire entre celui qui soudoie et celui qui est soudoyé, alors que dire de l’homme sans honneur qui est l’intermédiaire entre l’amoureux fou et l’être dont il est épris, en ce lien illicite ; l’amoureux fou et cet homme sans honneur s’entraidant dans l’injustice à l’encontre de l’être chéri et de ceux desquels l’injustice causée à leur personne, leurs biens ou leur honneur dépend la réalisation du but ?
Bien souvent, la réalisation du but est liée au meurtre d’une personne dont la vie en empêche la réalisation.
De combien de victimes a-t-on versé le sang pour cette raison, qu’il s’agisse d’époux, maîtres ou proches ?
Combien de femmes ont-elles été trompées contre leur époux, et combien de servantes et servants contre leur maître ?
Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a maudit celui qui agit ainsi, il s’en est innocenté *, et cela compte parmi les plus grands péchés majeurs.
Si le Prophète صلى الله عليه وسلم a interdit de demander en mariage une femme déjà demandée par son frère, ou d’enchérir faussement sur l’enchère de son frère, alors que dire de celui qui tente de séparer un homme de son épouse et de sa servante, afin de pouvoir parvenir à elles ?
Ceux qui sont fous amoureux des belles apparences, et les hommes sans honneur qui les aident ne considèrent pas cela comme un péché.
Si cet amoureux fou cherche à parvenir à celle qu’il aime, et la partager avec l’époux et le maître, c’est là un péché et une injustice envers autrui qui n’est pas moindre que le péché de la fornication, même s’il ne parvient pas jusque-là.
* Allusion est faite au hadith :
« Celui qui trompe un esclave contre ses propriétaires n’est pas des nôtres, celui qui corrompt une femme contre son mari n’est pas des nôtres. »
As-Sahîhah – 324.
✅ Publié par salafislam.fr
والعاشق له ثلاث مقامات : مقام ابتداء ، ومقام توسط ، ومقام انتهاء
فأما مقام ابتدائه : قالوا : يجب عليه مدافعته بكل ما يقدر عليه ، إذا كان الوصول إلى معشوقه متعذرا قدرا وشرعا ، فإن عجز عن ذلك وأبى قلبه إلا السفر إلى محبوبه – وهذا مقام التوسط والانتهاء – فعليه كتمانه ذلك ، وأن لا يفشيه إلى الخلق ، ولا يشمت بمحبوبه ويهتكه بين الناس ، فيجمع بين الشرك والظلم ، فإن الظلم في هذا الباب من أعظم أنواع الظلم ، وربما كان أعظم ضررا على المعشوق وأهله من ظلمه في ماله ، فإنه يعرض المعشوق بهتكه في عشقه إلى وقوع الناس فيه ، وانقسامهم إلى مصدق ومكذب ، وأكثر الناس يصدق في هذا الباب بأدنى شبهة ، وإذا قيل فلان فعل بفلان أو بفلانة ، كذبه واحد وصدقه تسعمائة وتسعة وتسعون
وخبر العاشق المتهتك عند الناس في هذا الباب يفيد القطع اليقيني ، بل إذا أخبرهم المفعول به عن نفسه كذبا وافتراء على غيره جزموا بصدقه جزما لا يحتمل النقيض ، بل لو جمعهما مكان واحد اتفاقا ؛ لجزموا أن ذلك عن وعد واتفاق بينهما ، وجزمهم في هذا الباب على الظنون والتخيل والشبه والأوهام والأخبار الكاذبة ، كجزمهم بالحسيات المشاهدة ، وبذلك وقع أهل الإفك في الطيبة المطيبة ، حبيبة رسول الله – صلى الله عليه وسلم – ، المبرأة من فوق سبع سماوات ، بشبهة مجيء صفوان بن المعطل بها وحده خلف العسكر حتى هلك من هلك ، ولولا أن تولى الله سبحانه براءتها ، والذب عنها ، وتكذيب قاذفها ، لكان أمرا آخر
والمقصود : أن في إظهار المبتلى عشق من لا يحل له الاتصال به من ظلمه وأذاه ما هو عدوان عليه وعلى أهله ، وتعرض لتصديق كثير من الناس ظنونهم فيه ، فإن استعان عليه بمن يستميله إليه ، إما برغبة أو رهبة ، تعدى الظلم وانتشر ، وصار ذلك الواسطة ديوثا ظالما ، وإذا كان النبي – صلى الله عليه وسلم – قد لعن الرائش – وهو الواسطة بين الراشي والمرتشي في إيصال الرشوة – فما ظنك بالديوث الواسطة بين العاشق والمعشوق في الوصل ، فيتساعد العاشق والديوث على ظلم المعشوق وظلم غيره ممن يتوقف حصول غرضه على ظلمه في نفس أو مال أو عرض ، فإن كثيرا ما يتوقف المطلوب فيه على قتل نفس يكون حياتها مانعة من غرضه ، وكم قتيل طل دمه بهذا السبب ، من زوج وسيد وقريب ، وكم خببت امرأة على بعلها ، وجارية وعبد على سيدهما ، وقد لعن رسول الله – صلى الله عليه وسلم – من فعل ذلك وتبرأ منه ، وهو من أكبر الكبائر
وإذا كان النبي – صلى الله عليه وسلم – قد نهى أن يخطب الرجل على خطبة أخيه ، وأن يستام على سوم أخيه ، فكيف بمن يسعى في التفريق بين رجل وبين امرأته وأمته حتى يتصل بهما ؟
وعشاق الصور ومساعدوهم من الديايثة لا يرون ذلك ذنبا ، فإن طلب العاشق وصل معشوقه ومشاركة الزوج والسيد ، ففي ذلك من إثم ظلم الغير ما لعله لا يقصر عن إثم الفاحشة ، وإن لم يرب عليها ، ولا يسقط حق الغير بالتوبة من الفاحشة ، فإن التوبة وإن أسقطت حق الله فحق العبد باق له المطالبة به يوم القيامة ، فإن من ظلم الوالد إفساد ولده وفلذة كبده ، ومن هو أعز عليه من نفسه ، فظلم الزوج بإفساد حبيبته والجناية على فراشه – أعظم من ظلمه بأخذ ماله كله ، ولهذا يؤذيه ذلك أعظم مما يؤذيه أخذ ماله ، ولا يعدل ذلك عنده إلا سفك دمه ، فيا له من ظلم أعظم إثما من فعل الفاحشة ، فإن كان ذلك حقا لغاز في سبيل الله وقف له الجاني الفاعل يوم القيامة ، وقيل له : خذ من حسناته ما شئت ، كما أخبر بذلك النبي – صلى الله عليه وسلم
Imam Muhammad Ibn Abî Bakr Ibn Qayyîm al-jawziya – الإمام محمد بن أبي بكر ابن قيم الجوزية