L’éminent savant SHeikh al-Islâm Ibn Taymiyyah (rahimahullâh) a expliqué que la science passe avant le fait d’ordonner une chose.
La douceur se fait avec les commandements, et la bienfaisance après cela.
Et celui qui n’est pas savant sur le sujet rentre dans ce sur quoi il n’a aucune connaissance.
S’il est savant sur le sujet sans être doux, il est à exemple du médecin dépourvu de douceur, qui se conduit avec rudesse envers le malade qu’il n’acceptera pas de lui, ou encore l’éducateur rude dont l’enfant n’acceptera rien.
Allâh – Ta’âla – a dit à Mussâ et Hâroûn (traduction rapprochée) :
« Puis, parlez-lui gentiment. Peut-être se rappellera-t-il ou [me] craindra-t-il » [1]
Puis, lorsqu’il a ordonné et interdit, il subira nécessairement des torts, donc il doit patienter et être clément, comme Allâh – Ta’âla – dit (traduction rapprochée) :
« Commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise ! » [2]
Allâh – Ta’âla – a ordonné à Son Prophète de patienter sur les torts des polythéistes en de nombreux moments, alors qu’il est l’imâm de ceux qui ordonnent le bien et interdisent le mal.
Il faut donc avant tout que l’individu ordonne pour Allâh, vise l’obéissance à Allâh en ce qu’il ordonne, aime la rectitude pour celui à qui il s’adresse.
Et s’il fait cela pour rechercher le pouvoir et rabaisser autrui, cela sera une ardeur qu’Allâh n’acceptera pas, de même s’il fait cela pour rechercher renommée et ostentation, l’œuvre sera vaine.
Puis si on appel est rejeté, qu’il subit des torts, qu’on l’accuse d’être dans le faux et d’avoir un but corrompu, et que son âme cherche à triompher et que Satan vient à lui, alors que son acte débutait pour Allâh puis s’est transformé en suivi des passions qu’il cherche à triompher sur celui qui lui cause du tort, et peut même en arriver à transgresser vis-à-vis de celui qui lui cause du tort.
Il en est ainsi pour ceux qui tiennent différents avis, puisque chacun d’entre eux pense que la vérité est avec lui et qu’il est sur la Sounnah, mais la plupart d’entre eux ne fait que suivre ses passions, secourir son honneur, son rang et ce qu’on lui attribue.
Ils ne cherchent pas à ce que la Parole d’Allâh soit la plus élevée, que la religion ne soit vouée qu’à Allâh, mais ils se mettent en colère contre celui qui s’oppose à eux, même si c’est un savant excusé pour son avis et contre qui Allâh n’est pas courroucé ; et au contraire, ils agréent celui qui est d’accord avec eux, même si c’est un ignorant au but mauvais, n’ayant ni science ni but louable.
Cela les amène à louer celui qu’Allâh et Son Messager ne louent pas, et à blâmer celui qu’Allâh et Son Messager ne blâment pas. Leur alliance et inimitié suivent leurs passions, et non la religion d’Allâh et Son Messager.
C’est le cas des mécréants qui ne recherchent que leurs passions et disent : « untel est notre ami et untel est notre ennemi ! » Ils ne considèrent pas l’alliance et l’inimitié d’Allâh et de Son Messager, et c’est ainsi que naissent les troubles entre les gens.
Et si la religion n’est pas entièrement vouée à Allâh, surviennent des troubles.
Le fondement de la religion est que l’amour et la haine soient pour Allâh, de même que l’alliance et l’inimitié, d’adoration et la recherche d’aide, la peur et l’espoir, le don et la privation.
Cela ne peut être réalisé que par le suivi du Messager d’Allâh (sallallahu ‘alayhi wa sallam) qui ordonne ce qu’Allâh ordonne, interdit ce qu’Il interdit, dont l’alliance et l’inimitié sont conformes à celles d’Allâh, dont l’obéissance est celle ordonnée par Allâh, et dont la désobéissance est celle interdite par Allâh.
Celui qui suit ses passions, elles l’aveuglent et le rendent sourd, ainsi il ne se remémore pas ce qui revient à Allâh et Son Messager à ce sujet et ne cherche pas à le connaître.
Il ne se réjouit pas pour Allâh et Son Messager, ne se courrouce pas pour Allâh et Son Messager, et se courrouce lorsque survient ce qui provoque sa colère par ses passions.
Il a également une ambiguïté religieuse qui est que ce qui le réjouit et le met en colère est la Sounnah, la vérité et la religion.
Si on admet que son avis est la pure vérité, la religion de l’Islâm, mais que son but n’est pas que la religion d’Allâh soit totalement vouée à Allâh, ou que la Parole d’Allâh soit la plus élevée, et qu’il ne vise qu’à défendre sa personne et son clan, l’ostentation, être vénéré et loué, qu’il fasse cela par bravoure et tempérament, ou pour un but de ce bas monde, et non pour Allâh et pour combattre sur le chemin d’Allâh ; alors que dire de celui qui prétend la vérité et la Sounnah mélange – comme ses semblables – la vérité et le faux, la Sounnah et l’innovation, et envers son contradicteur vérité et faux, Sounnah et innovation.
C’est le cas de ceux qui divergent, divisent leur religion et forment des sectes, les uns déclarent les autres mécréants et pervers. [3]
[1] Coran, 20/44
[2] Coran, 31/17
[3] Minhâj as-Sounnat an-Nabawiyyah de Ibn Taymiyyah, 5/254-257
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Cheikh Ul-Islam Taqiyud-din Ibn Taymiyyah – الشيخ الإسلام بن تيمية