Question :
Quel est l’avis de l’Islam concernant le fait de souhaiter la « bonne année » à l’occasion de fêter le Nouvel An grégorien ? Qu’Allâh vous rétribue du bien.
Réponse :
Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :
Premièrement, il est important de signaler que l’Islam n’émet pas d’avis concernant les questions d’ordre jurisprudentiel et dogmatique, selon ce qui est cité dans votre question, comme c’est le cas des écoles et des sectes ; Mais, l’Islam délivre un jugement religieux qui se révèle par sa preuve et son signe.
Puis, sache que tout acte par lequel on veut se rapprocher d’Allâh عزّ وجلّ doit être conforme à Sa Charia et suivant la pratique de Son Prophète ﷺ, tout en tenant compte de la quantité, de la manière, du lieu et du temps déterminés par la Charia. Si cette conformité ne se réalise pas, les innovations contre lesquelles le Prophète ﷺ nous a mis en garde se produiront ; il dit ﷺ: « …et gardez-vous des innovations, car, certes, toute innovation est une hérésie, et toute hérésie est un égarement, et tout égarement mène à l’enfer. »(1) Allâh عزّ وجلّ dit :
﴿وَمَا آتَاكُمُ الرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَمَا نَهَاكُمْ عَنْهُ فَانتَهُوا وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ﴾ [الحشر: 7].
Sens du verset :
﴾Prenez ce que le messager vous donne ; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en ; et craignez Allâh car Allâh est dur en punition.﴿ [s. Al-Hachr (L’Éxode) : v. 7]
Et Il dit également :
﴿فَلْيَحْذَرِ الَّذِينَ يُخَالِفُونَ عَنْ أَمْرِهِ أَن تُصِيبَهُمْ فِتْنَةٌ أَوْ يُصِيبَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ﴾ [النور: 63].
Sens du verset :
﴾Que ceux, donc qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux.﴿ [s. An-Noûr (la Lumière) : v. 63]
En outre, le jugement concernant la célébration de la naissance du Christ ne diffère point du jugement porté sur la célébration de la naissance du Prophète ﷺ; car il est connu chez les gens que cela n’existait ni à l’époque du Prophète ﷺ, ni à l’époque des Compagnons رضي الله عنهم, ni durant l’ère des gens des Meilleures Générations. Et certes, tout ce qui n’était pas considéré comme religion à l’époque du Prophète ﷺ et de ses Compagnons رضي الله عنهم n’est pas considéré comme religion aujourd’hui, comme l’a indiqué Mâlik رحمه الله qui a dit également : «Celui qui innove en Islam une hérésie et la considère comme une bonne chose a, certes, prétendu que Mohammed ﷺ a trahi le Message, vu qu’Allâh عزّ وجلّ a dit :
﴿الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي وَرَضِيتُ لَكُمُ الإِسْلاَمَ دِيناً﴾ [المائدة: 3].
Sens du verset :
﴾Aujourd’hui j’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j’agrée l’Islam comme religion pour vous.﴿ [s. Al-Mâ’ida (la Table Servie) : v. 3]
D’autant plus que ce genre d’actes est inhérent aux traditions des chrétiens des gens du Livre que la Charia nous a prévenu de ne pas suivre, par les textes ordonnant de les contredire et de ne pas les imiter. Pour ce, nous devons nous accrocher au Livre et à la Sunna dans la croyance, le savoir et l’œuvre ; car c’est l’unique voie pour se débarrasser des hérésies et de leurs mauvais effets.
Le savoir parfait appartient à Allâh سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, prière et salut sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Alger, le 24 Cha‘bân 1416 H,
correspondant au 15 janvier 1996 G.
(1) Rapporté par : Aboû Dâwoûd (4607), At-Tirmidhî (2676), Ibn Mâdjah (42) et Ahmad (17608), d’après Al-‘Irbâd ibn Sâriya رضي الله عنه. Ce hadith est jugé sahîh (authentique) par : Ibn Al-Moulaqqine dans Al-Badr Al-Mounîr (9/582), Ibn Hadjar dans Mouwâfaqt Al-Khoubri Al-Khabara (1/136), Al-Albânî dans As-Silsila As–Sahîha (2735), Chou‘ayb Al-Arnâ’oût dans sa recension de Mousnad Ahmad (4/126) et jugé haşane(bon) par Al-Wâdi‘î dans As–Sahîh Al-Mousnad (938).