La Patience se divise en cinq grandes catégories :
al wâjib (l’obligatoire)
al mandûb (l’encouragé)
al mahdhûr (interdit)
al makrûh (la détestée)
al mubâh (la permise)
Et la patience pourrait encore être subdivisée parmi ces 5 grandes catégories d’actes…
– La patience Obligatoire (wâjib)
♦ La patience dans l’abstinence des choses et des actions interdites
♦ La patience dans exécution des actes obligatoires
La patience face aux épreuves de la vie, face aux choses que l’on ne contrôle pas, comme la maladie, la pauvreté, etc…
– La patience encouragée (mandûb)
♦ La patience dans l’abstinence de choses détestables (makrûh)
♦ La patience dans l’exécution des actes d’adoration non obligatoires mais aimé par Allah (mustahabb)
♦ La patience dans le fait de s’abstenir de se venger lors d’une injustice
– La patience interdite (mahdhûr)
♦ La patience dans le fait de se priver d’alimentation et de boisson si cela entraîne la mort.
La patience dans l’abstinence de manger les choses interdites tel que la charogne et le sang, alors qu’on y est contraint pour survivre (en cas de famine par exemple).
L’imam Ahmad ibn Hanbal a dit : “Entrera en enfer quiconque n’a d’autre choix pour rester en vie, que de manger la charogne, la viande interdite ou le sang, mais s’y refuse et meurt”.
♦ La patience dans le fait de s’abstenir de mendier.
Sur cet avis les savants ont divergé… L’imam Ahmad dit que cette patience ci est autorisée.
On lui demanda: ” Et si un homme craint que le fait de ne pas mendier entraîne sa mort ? ” L’imam Ahmad répondit : ” il ne mourra pas. Allah pourvoira aux besoins de cet homme (rizq) “.
L’imam Ahmad n’a pas permis de mendier, alors qu’Allah connaît le besoin et la sincérité d’une personne dans son abstinence de mendier, Allah lui enverra sa subsistance (rizq).
Cependant d’autres savants, et parmi eux certains compagnons de l’imam Ahmad ainsi que l’imam ash-Shafi’î ont dit : ” il est obligatoire pour cette personne de mendier.
Car en mendiant il se protège de la mort et si il ne le fait pas alors il est pécheur “.
♦ La patience dans le fait d’endurer des choses pouvant mener à la mort, comme les prédateurs, les serpents, le feu, l’eau etc…
♦ La patience en temps de fitnah quand des musulmans combattent d’autres musulmans.
La patience dans l’abstinence de se battre lors d’une telle situation, est mubâh (permise), et c’est même mustahabb (préférable, recommandable).
Quand on interrogea le Prophète (صلى الله عليه و سلم) sur ce sujet, il ( صلى الله عليه و سلم) répondit :
” Sois comme le meilleur des 2 fils d’Adam”
(c’est a dire Abel qui refusa de combattre Cain quand celui ci l’attaqua).
Dans d’autre versions, le prophète (صلى الله عليه و سلم) dit également :
“Ressemblez à l’esclave d’Allah qui fut tué et ne ressemblez pas a celui qui tua “ et ” laisse le tueur endosser la responsabilité de vos mauvais actes pour vous deux “.
Dans une autre version, il (صلى الله عليه و سلم) dit :
“si l’épée est trop brillante, mettez votre main sur votre visage.”
Allah nous conte dans Son Noble Livre l’histoire du meilleur des deux fils d’Adam : il s’est livré et ne s’est pas défendu contre son frère et Allah fit ses éloges pour cela.
Par contre c’est totalement différent si des musulmans se battent avec des kâfirûn : dans cette situation le musulman doit se défendre, car le but du jihad est de se défendre et de défendre l’islâm.
– La patience détestable (makruh)
♦ La patience dans l’abstinence des besoins naturels (nourriture, boisson, relations conjugales) à la mesure des conséquences négatives que ce type de patience aura sur une personne.
♦ La patience dans le fait de faire d’un acte makrûh.
– La patience autorisée (mubâh)
♦ La patience dans l’abstinence des actes autorisés.
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Imam Muhammad Ibn Abî Bakr Ibn Qayyîm al-jawziya – الإمام محمد بن أبي بكر ابن قيم الجوزية