L’endurance face à l’épreuve résulte de plusieurs causes, parmi lesquelles :
1. Penser à sa rétribution et récompense.
2. Considérer le fait qu’elle absout les méfaits et les efface.
3. Avoir à l’esprit le décret antérieur l’ayant déterminée et qu’elle était décrétée dans l’Ecriture primordiale avant même que l’individu ne soit créé.
Elle est donc inéluctable.
Son impatience ne rendrait son épreuve que plus grande.
4. Garder en tête le droit d’Allâh sur lui dans cette épreuve.
Son devoir est d’endurer patiemment sans aucune divergence entre les imams, ou alors de patienter tout en se montrant satisfait selon l’un des deux avis sur la question.
Il lui est donc enjoint d’observer le droit d’Allâh et l’adoration qui lui est due, sans quoi son épreuve décuplerait.
5. Percevoir qu’elle fait suite à son péché, tel qu’Allâh ta3âlâ l’a dit (traduction relative) :
“Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis.” (Ash-Shûrâ : 30).
Ceci est général et englobe tout malheur, minime soit-il ou considérable.
En avoir conscience l’occupera ainsi à implorer le pardon d’Allâh, ce qui constitue le plus grand moyen de repousser ce malheur.
‘Ali ibn Abî Tâlib a dit :
“Aucune épreuve ne s’est abattue si ce n’est en raison d’un péché ni n’a été dissipée si ce n’est par un repentir”.
6. Qu’il sache qu’Allâh l’a agréée pour lui, qu’Il l’a choisie la lui a assignée, et que la servitude induit qu’il soit satisfait de ce que son Maître et Seigneur a agréé pour lui.
S’il ne s’acquitte pas de Son droit à hauteur de ce rang, sa faiblesse en est la cause.
Qu’il se résigne donc à supporter patiemment (ndt : qu’il se résigne à cette station de patience et non à la station supérieure qui est d’éprouver en plus de la satisfaction).
S’il y renonce, il rétrograde alors jusqu’au rang de l’injustice et de la violation des droits.
7. Qu’il sache que ce malheur est un remède profitable que lui a prescrit Le Médecin qui connaît fort bien ses intérêts et est Très-Miséricordieux envers lui.
Qu’il endure donc sa prise et qu’il ne le régurgite pas en s’exaspérant ou en se lamentant, auquel cas son efficacité serait nulle.
8. Qu’il sache qu’après ce médicament, s’ensuivra la guérison, le salut, la santé et la disparition des souffrances, lesquels n’auraient pas été rendues possibles sans lui.
Lorsque son âme voit la répugnance qu’inspire ce remède et son amertume, qu’il observe lui son résultat et son effet salutaire.
Allâh ta3âlâ a dit (traduction relative) :
“Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allâh qui sait, alors que vous ne savez pas.” (Al-Baqarah : 216)
Et Il ta3âlâ a dit (traduction relative) :
“Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allâh a déposé un grand bien.” (An-Nissâ’a : 19)
C’est à ce propos que quelqu’un a dit (dans un vers de poésie) :
Il se peut que des conséquences louables découlent de tes remontrances
Comme il est possible que des corps doivent leur salut à leur déficience *
9. Qu’il sache que le malheur n’est pas arrivé dans le but de l’anéantir et de le tuer, mais pour apprécier son endurance et l’éprouver, afin de savoir s’il est apte à être employé et rejoindre les alliés d’Allâh et Son parti ou non.
S’il reste ferme, Il l’élit, le choisit, le pare des vêtements d’honneur et de mérite, met à son service Ses alliés et Son parti, et en fait pour lui un appui.
Mais s’il se détourne et tourne les talons, il est alors repoussé, souffleté, banni, et son malheur s’intensifie sans même qu’il ne se rende compte sur l’instant que celui-ci augmente et s’amplifie.
Mais il s’apercevra plus tard que, le concernant, le malheur s’est transformé en multiples calamités.
Tout comme l’endurant saura que le malheur, dans son cas précis, a laissé place à une multitude de bienfaits.
Et il n’y a, entre ces deux rangs disparates, que la patience d’un court instant, et le réconfort du cœur durant ce laps de temps.
Et assurément, le malheur sera ôté de l’un et de l‘autre.
Mais il sera ôté du premier avec honneurs et grâces, et du second, avec privations et déboires.
Car voilà l’ordre conçu par le Puissant, l’Omniscient. Et Sa grâce, Allâh l’accorde à qui Il veut.
Et Allâh est le Détenteur de l’énorme grâce.
10. Qu’il sache qu’Allâh éduque son serviteur à expérimenter l’aisance et l’adversité, la prospérité et la tribulation, afin d’en extraire son adoration en toutes situations.
Le véritable serviteur est celui qui s’acquitte de l’adoration d’Allâh quelles que soient les circonstances.
Quant au serviteur de l’aisance et de la prospérité, qui adore Allâh marginalement, s’il lui arrive un bien, il s’en tranquillise, et s’il lui arrive une épreuve, il détourne son visage, alors il ne fait point partie de Ses serviteurs qu’Il a choisis pour Son adoration.
Nul doute que la foi qui reste ferme aussi bien dans l’épreuve que l’intégrité, est celle qui sera bénéfique en cas de besoin.
Quant à la foi du salut, elle peine à orner le serviteur et à lui faire accéder au rang des croyants. Ne le munit que la foi qui reste ferme, dans l’adversité comme dans la prospérité.
Ces causes, ainsi que d’autres s’y apparentant, engendrent l’endurance face à l’épreuve.
Puis si elles se consolident, elles donnent alors lieu à la satisfaction et la reconnaissance.
*Ndt : c’est-à-dire qu’une réprimande peut parfois être difficile à entendre mais permettre de corriger un comportement, et que certains corps malades ont réchappé à des maux bien plus grands de par leur infirmité ; en somme, un mal pour un bien.
Extrait de : “Tarîq al hijratayn wa bâb as-sa3âdatayn” d’Ibn Qayyim AL-Jawziyyah (p.276-278)
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Traduit par Oum Suhayl
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الأمور المعينة على الصبر
قال ابن قيم الجوزية رحمه الله في طريق الهجرتين وباب السعادتين – ص: 276 – 278
والصبر على البلاء ينشأُ من أسباب عديدة
أحدها: شهود جزائها وثوابها
الثانى: شهود تكفيرها للسيئات ومحوها لها
الثالث: شهود القدر السابق الجارى بها، وأنها مقدرة فى أُم الكتاب قبل أن يخلق فلا بد منها، فجزعه لا يزيده إلا بلاءً
الرابع: شهوده حق الله عليه فى تلك البلوى، وواجبه فيها الصبر بلا خلاف بين الأُمة، أو الصبر والرضا على أحد القولين، فهو مأْمور بأداء حق الله وعبوديته عليه فى تلك البلوى، فلا بد له منه وإلا تضاعفت عليه
الخامس: شهود ترتبها عليه بذنبه، كما قال الله تعالى
وَمَآ أصَابَكُم مِن مُصِيبَةٍ فَبِمَا كَسَبَتْ أَيْدِيَكُمْ – الشورى: 30
، فهذا عام فى كل مصيبة دقيقة وجليلة، فيشغله شهود هذا السبب بالاستغفار الذى هو أعظم الأسباب فى دفع تلك المصيبة. قال على بن أبى طالب
ما نزل بلاءٌ إلا بذنب، ولا رفع بلاءٌ إلا بتوبة
السادس: أن يعلم أن الله قد ارتضاها له واختاره وقسمها وأن العبودية تقتضى رضاه بما رضى له به سيده ومولاه، فإن لم يوف قدر المقام حقه فهو لضعفه، فلينزل إلى مقام الصبر عليها، فإن نزل عنه نزل إلى مقام الظلم وتعدى الحق
السابع: أن يعلم أن هذه المصيبة هى دواءٌ نافع ساقه إليه الطبيب العليم بمصلحته الرحيم به، فليصبر على تجرعه، ولا يتقيأْه بتسخطه وشكواه فيذهب نفعه باطلاً
الثامن: أن يعلم أن فى عُقبى هذا الدواءِ من الشفاءِ والعافية والصحة وزوال الأَلم ما لم تحصل بدونه، فإذا طالعت نفسه كراهة هذا الدواء ومرارته فلينظر إلى عاقبته وحسن تأْثيره. قال [الله] تعالى
وَعَسَى أَن تَكْرَهُوا شَيئاً وَهُوَ خَيْرٌ لَكُمْ وعَسَى أَن تُحِبُّوا شَيئاً وَهُوَ شَرٌّ لَكُم، وَاللهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لا تَعْلَمُونَ – البقرة: 216
وقال الله تعالى
فَعَسَى أَنْ تَكْرَهُوا شَيئاً وَيَجْعَلَ اللهُ فِيهِ خَيْراً كَثِيراً – النساء: 19
وفى مثل هذا القائل
لعلّ عتبك محمود عواقبه … وربما صحت الأجسام بالعلل
التاسع: أن يعلم أن المصيبة ما جاءَت لتهلكه وتقتله، وإنما جاءت لتمتحن صبره وتبتليه، فيتبين حينئذ هل يصلح لاستخدامه وجعله من أوليائه وحزبه أم لا؟ فإن ثبت اصطفاه واجتباه وخلع عليه خلع الإكرام وأَلبسه ملابس الفضل وجعل أولياءَه وحزبه خدماً له وعوناً له، وإن انقلب على وجه ونكص على عقبيه طرد وصفع قفاه وأُقصى وتضاعفت عليه المصيبة، وهو لا يشعر فى الحال بتضاعفها وزيادتها، ولكن سيعلم بعد ذلك بأن المصيبة فى حقه صارت مصائب، كما يعلم الصابر أن المصيبة فى حقه صارت نعماً عديدة
وما بين هاتين المنزلتين المتباينتين إلا صبر ساعة، وتشجيع القلب فى تلك الساعة. والمصيبة لا بد أن تقلع عن هذا وهذا، ولكن تقلع عن هذا بأَنواع الكرامات والخيرات، وعن الآخر بالحرمان والخذلان، لأن ذلك تقدير العزيز العليم، وفضل الله يؤتيه من يشاءُ والله ذو الفضل الْعظيم
العاشر: أن يعلم أن الله يربى عبده على السراء والضراء، والنعمة والبلاء، فيستخرج منه عبوديته فى جميع الأحوال. فإن العبد على الحقيقة من قام بعبودية الله على اختلاف الأحوال، وأما عبد السراء والعافية الذى يعبد الله على حرف فإن أصابه خير اطمأن به وإن أصابته فتنة انقلب على وجهه، فليس من عبيده الذين اختارهم لعبوديته. فلا ريب أن الإيمان الذى يثبت على محل الابتلاء والعافية هو الإيمان النافع وقت الحاجة، وأما إيمان العافية فلا يكاد يصحب العبد ويبلغه منازل المؤمنين، وإنما يصحبه إيمان يثبت على البلاءِ والعافية”اهـ
ثم قال: “فهذه الأسباب ونحوها تثمر الصبر على البلاء، فإن قويت أثمرت الرضا والشكر
فنسأل الله أن يسترنا بعافيته، ولا يفضحنا بابتلائه بمنه وكرمه”اهـ
Imam Muhammad Ibn Abî Bakr Ibn Qayyîm al-jawziya – الإمام محمد بن أبي بكر ابن قيم الجوزية