Question :
Certaines personnes prétendent que la cause du retard (sous-développement) des musulmans est leur attachement à leur religion.
Ils propagent un doute à ce sujet qui est que lorsque l’Occident s’est séparé et s’est affranchi de toutes les religions, il est parvenu à ce niveau de développement actuel.
Ils appuient même ce doute par le fait qu’en Occident il y ait beaucoup de pluies et de récoltes.
Quel est votre avis sur cela ?
Réponse :
Ces propos ne peuvent provenir que d’une personne dont la foi est faible, ou (dont la foi a) disparu, ignorante de l’histoire et des causes du secours (d’Allah).
Lorsque la communauté musulmane était attachée à sa religion au début de l’Islam, elle possédait grandeur, affermissement, puissance et domination aux quatre coins du monde.
Certaines personnes disent même que l’Occident n’a profité de (ce dont il a acquis) comme science qu’en raison de ce que les musulmans leur ont transmis au début de l’Islam.
Mais la communauté musulmane s’est beaucoup éloignée de sa religion et a introduit dans la religion d’Allah ce qui n’en fait pas partie dans la ‘aqîda (la croyance), les paroles et les actes.
Et c’est cela qui a amené un grand retard et sous-développement.
Nous savons de façon certaine, et nous prenons Allah à témoin, que si nous revenions à ce sur quoi étaient nos prédécesseurs dans notre religion, nous aurions alors grandeur, prestige et domination sur tous les gens.
Lorsque Abû Sufyân s’adressa à Héraclius l’empereur de Rome – et Rome était à cette époque une grande puissance – à propos du prophète (salallahu’ alayhi wasalam) et de ses compagnons, Héraclius dit :
« Si ce que tu as dit est vrai, il va posséder la terre qui se trouve sous mes pieds ».
Quand Abû Sufyân et ses compagnons sortirent de chez Héraclius, il dit :
«L’affaire d’Ibn Abî Kabcha a pris de l’importance pour faire peur au roi des Banî Al-Asfar (les romains)».
Quant à ce qui est advenu dans les pays occidentaux mécréants et athées comme développement dans les industries et autres, notre religion ne nous en empêche pas, si nous nous y étions intéressés.
Mais ce qui est regrettable est que nous avons perdu les deux : nous avons perdu notre religion et notre bas monde.
Sinon, la religion musulmane ne s’oppose pas à ce progrès.
Allah dit même (traductions rapprochées) :
« Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre. » (Al-Anfâl, v.60)
« C’est Lui qui vous a soumis la terre: parcourez donc ses grandes étendues et mangez de ce qu’Il vous fournit. » (Al-Mulk, v.15)
« C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre. » (Al-Baqarah, v.29)
Ainsi que d’autre versets qui indiquent clairement aux gens d’acquérir, d’œuvrer et de profiter mais pas au détriment de la religion.
Ce sont des communautés mécréantes à la base, ce qu’ils prétendent comme religion n’est qu’une religion vaine.
Elle et son impiété sont sur un même plan, il n’y a aucune différence.
Allah dit (traduction rapprochée) :
« Et quiconque désire une religion autre que l’Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants. » (Al-‘Imrân, v.85)
Même si les gens du Livre parmi les juifs et les chrétiens possèdent quelques vertus par lesquelles ils diffèrent des autres, concernant la vie de l’au-delà ils sont au même niveau que les autres.
C’est pour cela que le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) a juré qu’il n’y avait personne dans cette communauté, juif ou chrétien qui n’entende parler de lui puis ne suive pas ce avec quoi il a été envoyé sans qu’il ne soit parmi les gens du Feu.
Ils sont donc mécréants à la base, qu’ils se rattachent au judaïsme, la chrétienté ou pas.
Quant à ce qu’ils reçoivent comme pluies et autres, ils les reçoivent comme une épreuve et un test de la part d’Allah.
Il leur a été donné d’avance les bonnes choses dans cette vie ici-bas, comme a dit le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) à ‘Umar Ibn Al-Khattâb qui a vu qu’une natte avait laissé des traces sur le flanc du prophète (salallahu’ alayhi wasalam).
Il se mit à pleurer en disant :
« Ô messager d’Allah !
Les Perses et les Byzantins vivent dans l’aisance alors que toi tu es dans cet état ».
Le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) dit :
« Ô ‘Umar, ces peuples ont reçu par avance de bonnes choses dans ce bas monde, n’es-tu pas satisfait qu’ils aient ce bas monde et que nous ayons la vie de l’au-delà ? ». [1]
Et puis ils subissent des sécheresses, des fléaux, des tremblements de terre et des tempêtes dévastatrices qui sont connues et dont les radios, les journaux et autres parlent toujours. Mais celui qui pose la question est aveugle.
Allah l’a aveuglé et il ne connaît donc pas les faits, ni la réalité des choses.
Le conseil que je lui donne est de se repentir à Allah de ces fausses idées avant que ne lui vienne soudainement la mort, de revenir à Lui, et qu’il sache que nous n’aurons aucune puissance, aucun prestige, aucun triomphe ni suprématie sauf en revenant à la religion de l’Islam de façon véridique, et que les propos et les actes l’attestent.
Et en sachant que ce sur quoi sont ces mécréants est vain et n’est pas la vérité, et que leur destination est le Feu comme Allah en a informé dans son Livre et par la langue de Son messager (salallahu’ alayhi wasalam).
Tous les biens matériels qu’Allah leur accordés ne sont qu’une épreuve, un test et une avance sur les bonnes choses jusqu’à ce qu’ils périssent et qu’ils soient séparés de ces bienfaits pour aller dans le Feu. Alors leur perte, douleur et chagrin augmenteront.
Ceci fait partie de la sagesse d’Allah, de leur accorder des bienfaits alors que – comme je l’ai dit – ils ne sont pas épargnés des calamités qui les touchent tels que les tremblements de terre, les sécheresses, les tempêtes, les inondations…
Je demande à Allah, pour celui qui a posé la question, la guidée et la réussite, et qu’Il le fasse revenir vers la vérité et qu’ils nous rendent tous clairvoyants en ce qui concerne (les affaires de) notre religion.
Il est Généreux et Noble.
[1] Al-Bukhârî, n°2468 (et non 2428 comme cité dans le livre)
Fatâwa arkân al-Islâm, p187-190
Traduit par Abu Bilal.
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Cheikh Mouhammad Ibn Salih Al-’Outheymine – الشيخ محمد بن صالح العثيمين