Question :
Je pense, comme beaucoup de gens, que de nombreuses personnes exagèrent dans les dots, et demandent des sommes exorbitantes lorsqu’ils marient leurs filles.
Ajouté à cela, ils posent d’autres conditions.
Est-ce que ces sommes perçues sont licites ou illicites ?
Réponse :
La religion musulmane recommande que la dot soit modeste et symbolique.
Il ne faut pas la prendre pour un motif de concurrence, et il convient d’appliquer les nombreux hadiths qui vont dans ce sens, de faciliter le mariage et de veiller à garantir la chasteté des jeunes hommes et des jeunes filles.
Il n’est pas permis aux parents de demander de l’argent pour eux-mêmes parce qu’ils n’en ont pas le droit.
Cet argent est intégralement le droit de la femme seule.
En revanche, le père, particulièrement, peut poser des conditions qui ne nuisent pas à sa fille, et ne sont pas de nature à l’empêcher de se marier.
Mais s’il ne le fait pas, c’est encore meilleur et préférable pour lui.
Allah, qu’Il Soit Glorifié, a d’ailleurs dit (traduction rapprochée) :
« Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. » (1)
D’autre part, Uqba ibn cÂmir rapporte que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
« La meilleure dot est la plus modeste. » (2)
Par ailleurs, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit à l’un de ses Compagnons lorsqu’il voulut le marier avec une femme qui s’est proposée en mariage à lui :
« Cherche-lui ne serait-ce qu’une bague en fer. » (3)
Mais lorsqu’il n’eut rien trouvé, le Prophète le maria à elle en échange de quoi il devrait lui apprendre certaines sourates du Coran que le prétendant a citées.
Les dots des femmes du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, étaient de cinq cent dirhams, l’équivalent de cent trente riyals environ.
Celles de ses filles étaient de quatre cent dirhams, environ cent riyals aujourd’hui.
Allah, qu’Il soit exalté, dit :
« En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre]. » (4)
Donc, au plus les dépenses du mariage sont modestes et minimes, au plus il sera plus facile de garantir la chasteté des hommes et des femmes, et au plus la turpitude et les vices diminueront, et la communauté se multipliera.
A l’opposé, au plus les dépenses sont importantes, et au plus les gens se concurrencent dans les demandes de dots, au plus le nombre de mariages diminuera, l’adultère se propagera, et les jeunes seront empêchés de se marier, sauf ceux parmi eux à qui Allah l’aura facilité.
Mon conseil à tous les musulmans de partout est de faciliter le mariage, d’apporter leur aide dans cette affaire, d’éviter d’exiger des dots élevées, d’éviter de trop dépenser dans les repas de mariages, et de se limiter à la cérémonie religieuse qui ne coûte pas trop cher aux deux époux.
Qu’Allah améliore la situation de tous les musulmans, et qu’Il les aide à se conformer à la Sunna dans tous leurs actes.
(1) La Lumière, v. 32.
(2) Authentifié par Al-Hâkim dans ces termes (2/182). Abû Dâwûd rapporte dans le chapitre du mariage un hadith avec les termes : « Le meilleur mariage est celui qu’on a facilité le plus. » (n°2117). Muslim rapporte, par ailleurs, un hadith semblable à celui-ci dans son chapitre du mariage, sous le numéro 1425.
(3) Rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre du mariage (n°5135).
(4) Les Coalisés, v. 21.
Kitâb ud-Dacwa, al-Fatâwa, pages 166 et 168
copié de fatawaislam.com
Cheikh ‘Abdel-‘Azîz Ibn ‘Abdi-llâh Ibn Bâz – الشيخ عبدالعزيز بن عبدالله بن باز