Le Messager d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit :
« Quiconque a commis une injustice contre quelqu’un, soit dans son honneur, soit dans une autre chose, doit s’en délier aujourd’hui, avant qu’il n’y ait ni dinar ni dirham ; [Car] s’il avait [dans son actif] de bonnes œuvres, on lui en prendra selon son injustice ; sinon, on prendra des mauvaises actions de sa victime et les posera sur lui. » [1]
« Quiconque a commis une injustice contre quelqu’un » signifie quiconque a fait du tort à son frère.
Les propos : « soit dans son honneur, soit dans une autre chose » s’appliquent aux différentes sortes de biens et aux blessures, voire la gifle et les coups similaires.
Une version de at-Tirmidhî dit : « en fait d’honneur ou de biens ».
Les propos« avant qu’il n’y ait plus ni dinar ni dirham » signifient avant le jour de la Résurrection.
[Les propos] : « Sinon, on prendra des mauvaises actions de sa victime et les posera sur lui » signifient la victime de l’injustice.
L’expression : « on le lui transfère » vise l’auteur de l’injustice.
Ce hadîth est cité indirectement par Muslim à partir d’une autre voie.
Sa version que voici est plus explicite :
« Le membre de ma communauté qui a subi la vraie faillite est celui qui se présentera au jour de la Résurrection au terme d’une vie remplie) de prières, de jeûne et de zakat, mais au cours de laquelle il aurait également injurié celui-ci, versé le sang de celui-là et spolié les biens d’un troisième.
L’on prélèvera de ces bienfaits et en donnera à celui-ci et à celui-là.
Si ses bienfaits sont épuisés avant la réparation des torts qu’il avait fait, on lui transfèrera leurs mauvaises actions et le jettera en enfer. »
Une version de al-Bukhârî rapportée d’après Abû Hurayra affirme que le Messager d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit :
« Quiconque a commis une injustice à l’égard de son frère, qu’il lui demande de le pardonner.
En effet, il n’y aura là-haut ni dinar ni dirham.
[Il faut demander le pardon] avant qu’on les compense par le transfert de ses bonnes actions au profit de son frère [la victime].
S’il n’a pas de bienfaits, on lui imputera les mauvaises actions de son frère. » [2].
Un hadîth d’Ibn Mass’oûd rapporté par Abû Nou’aym dit :
« On saisira la main du serviteur et l’installera devant tout le monde et une clameur dira : voici Un tel fils d’Un tel et dira : que se présente quiconque a un droit à lui réclamer.
Des gens se présenteront et le Maître lui dira : donne à ceux-là leurs droits.
Et il dira : Ô Maître ! La vie d’ici-bas est finie. D’où je pourrai leur restituer leurs droits ?
Allâh dira aux anges : Prenez de ses bonnes actions et donnez-en à chaque [victime] la part à laquelle il a droit.
Si l’auteur de l’injustice en sort indemne et s’il lui reste en fait de bienfaits l’équivalent de la graine de moutarde, Allâh le multipliera de façon à lui permettre d’accéder au paradis ».
Ahmad et al-Hâkim ont cité un hadîth que Djabir a rapporté d’après Abd-Allâh Ibn Ynays qui attribuait une haute source à ces propos :
« Il ne convient pas qu’un homme devant aller au paradis ou en enfer et qui avait fait du tort à quelqu’un rejoigne sa destination avant que justice ne soit faite à celui ayant subi le tort, même si celui-ci n’était qu’une gifle
– Nous avons dit : Ô Messager d’Allâh ! Comment les choses pourraient-elles se passer de cette manière alors que nous serons rassemblés tout nus et sans chaussures ?
– Il dit : « Ce sera par l’usage [compensatoire] des mauvaises et des bonnes actions. » [3]
[1] Rapporté par al-Bukhârî
[2] Rapporté par al-Bukhârî
[3] Fath ul-Bârî bi-Charh Sahîh al-Bukhârî de Ibn Hajar al-’Asqalânî, 5/126
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Imam Ibn Hadjar al-’Asqalânî – الإمام ابن حجر العسقلاني