Puis il (Ibn Batta) dit – qu’Allâh lui fasse miséricorde :
« et il ordonna de laver les mains avant et après le repas »
Des ahâdith ont été rapportés à ce sujet mais ils sont faibles, à savoir de laver des mains avant et après manger, s’il n’y a pas de nécessité comme la saleté avant manger, ou ce qui le requiert après manger.
Quant à ce qu’il s’agisse d’un repas léger et ce qui s’y assimile, cela en réalité n’a pas été jugé recommandé par les gens de science, les compagnons du Messager d’Allâh صلى الله عليه وسلم, et ceux qui leur succédèrent.
Et les ahâdith rapportés à ce sujet sont faibles, comme nous l’avons dit.
Parmi ces ahâdith, figure le hadith de Salmân – qu’Allâh l’agrée – d’après le Prophète صلى الله عليه وسلم qui dit :
« La bénédiction du repas, réside en la purification avant et après celui-ci »
c’est-à-dire : le lavage.
À savoir que tu laves tes mains avant et après le repas.
Il l’a nommé « purification », le sens visé étant le lavage.
« La bénédiction du repas réside en la purification avant et après celui-ci »
ceci est rapporté par l’imam Ahmad, Abû Dâwoûd et At-Tirmidhiy, et tous l’ont jugé faible.
Ahmad l’a jugé faible.
Abû Dâwoûd l’a jugé faible.
At-Tirmidhiy l’a jugé faible.
Les salafs – qu’Allâh تعالى leur fasse miséricorde – émettent à ce sujet deux avis :
un groupe d’entre eux a adopté l’avis que laver les mains avant le repas est recommandé
et un autre groupe a adopté l’avis que cela n’est pas recommandé
Et les deux avis figurent dans le madhhab d’Ahmad, comme l’a cité Ibn Al-Qayyim – qu’Allâh تعالى lui fasse miséricorde – dans « tahdhîb sunan Abî Dâwoûd ».
Et ce qui est correct, c’est que cela n’est pas recommandé, ni avant ni après.
Sauf s’il existe ce qui le requiert, comme une souillure avant de manger, alors il lave ses mains afin de les nettoyer, afin de manger avec des mains propres ; ou une souillure évidente qui ne se dissipe qu’avec le lavage.
Comme c’est le cas des ragoûts à présent : du jaune, du rouge, et des sauces rouges, et ce qui y ressemble parmi ce qui ne disparaît de la main qu’avec un lavage, alors cela se fera obligatoirement.
S’il mange avec une cuillère, il ne lui est pas recommandé de laver, il lui suffit de s’essuyer avec une serviette, et de s’en aller.
Ibn Wahb a transmis, en disant :
« J’ai entendu Mâlik – qu’Allâh تعالى lui fasse miséricorde – qui fut interrogé au sujet de la purification des mains avant de manger ? »
Il répondit : « j’exècre certes cela », l’imam Mâlik qui dit cela ! Il fut interrogé – qu’Allâh lui fasse miséricorde – sur la raison.
La raison pour laquelle les salafs exécraient cela nous fut donc exposée.
On lui dit alors – qu’Allâh lui fasse miséricorde – :
« considères-tu cela comme étant un acte des non-arabes ? ».
Il répondit : « oui ».
Et Ahmad exècre cela.
On l’interrogea à ce sujet, il répondit : « cela fait certes partie de l’apparence des non-arabes », c’est-à-dire parmi les emblèmes du non-arabe.
Les arabes ne connaissaient pas cela.
Le repas chez les arabes ô les gens, était en effet léger, et non pas à l’image de notre nourriture de nos jours.
Il s’agissait de tharîd (ndlt : plat arabe), de pain et de lait, de pain et de viande grillée, etc.
Quant à ces bienfaits que nous avons aujourd’hui : sucré après aigre, chaud après froid, comme à dit Al-Hassan – qu’Allâh lui fasse miséricorde – : « lorsque untel éructe, il demande à être rempli : ô l’enfant ! Apporte-moi de quoi digérer ! », c’est-à-dire qu’il ne veut pas s’alléger, il s’en rajoute, allégeant la nourriture par la nourriture, et la boisson par la boisson.
Ainsi, la nourriture des arabes était légère, et non pas telle que celle des gens aujourd’hui.
C’est donc pour cela qu’il n’existait pas chez eux ce qui nécessitait le lavage.
L’argument probant étant que : cela n’était qu’un acte des partisans de l’opulence et de l’aisance, ainsi que des gens opulents parmi les non-arabes et autres qu’eux.
Et les ahâdith rapportés à ce sujet ne sont pas authentiques.
Il dit aussi – qu’Allâh lui fasse miséricorde – : … « cela éloigne certes la pauvreté », c’est-à-dire : laver les mains avant et après le repas.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم aurait dit à ce sujet : « cela éloigne certes la pauvreté ».
Et en réalité, un hadith qui n’est pas authentique fut rapporté à ce sujet, il est très faible.
Il s’agit du hadith d’Ibn Abbâs – qu’Allâh les agrée – le hadith à ce sujet est très faible, celui-ci est rapporté par Ibn Abbâs – qu’Allâh les agrée – : « le nettoyage avant et après le repas fait partie de ce qui éloigne la pauvreté, et cela fait partie des traditions des messagers », et ce hadith figure chez At-Tabarâniy dans « al-awsať », Al-Haythaymiy l’a mentionné dans « madjma3 az-zawâ’id » disant qu’il comporte Nashl Bin Saïd qui est matroûk (ndlt : degré dans la critique impliquant le délaissement du rapporteur, ainsi que de sa narration).
Cela figure donc dans « madjma3 az-zawâ’id », dans le cinquième tome.
L’argument probant est que le hadith que l’auteur a désigné, est très faible, il n’est pas attesté.
Il dit aussi : « quel que peuple qui soit, faisant perpétuer la purification avant et après le repas, sans qu’Allâh n’éloigne d’eux la pauvreté par cette cause », de même ce hadith n’est pas authentique, il est très faible.
Ces ahâdith figurent dans trois livres, si vous souhaitez vous y référer, vous les trouverez dans « al-mawdhoû3ât » d’Ibn Al-Djawzi ; dans « al-3ilal al-wâhiya » d’Ibn Al-Djawzi ; et dans « al-llâli’ al-masnoû3a fî al-ahâdith al-mawdhoû3a » d’As-Suyoûtiy.
Ces derniers ont cité ces ahâdith, et ils ne sont pas authentiquement rapportés du Messager d’Allâh صلى الله عليه وسلم.
Explication de al-ibâna as-sughrâ d’Ibn Batta, cours n°11 (22’53 »)
Traduit par la chaîne Telegram غيث القلوب – @ghaithqolob